En français, on dispose d’un grand nombre de moyens pour donner son opinion personnelle. Les verbes et les expressions verbales à l’aide desquels on peut nuancer sa pensée sont suivis d’une subordonnée appelée complétive. Dans ces propositions, le choix du mode et la concordance des temps constituent le problème le plus épineux.
déclarer, dire, raconter, affirmer, annoncer, assurer, garantir, répondre – mais non parler !
penser, croire, juger, trouver, savoir, être d’avis, supposer, être sûr, être certain, être persuadé, être convaincu, remarquer, constater, estimer, espérer, comprendre, se douter, se rendre compte, avoir l’impression
il est probable, il me semble, il me paraît, il est indubitable, il est clair, il est certain, il est vrai, il est évident, il est incontestable
douter, nier, contester, il est douteux, il est possible, il est contestable, il est discutable
L’indicatif sert à exprimer des faits réels, la certitude, la vraisemblance. Il est donc évident que l’indicatif est de règle après les verbes de déclaration (groupe 1) et de jugement (groupe 2) à la forme affirmative :
Il dit qu’il neigera.
Je lui ai répondu que nous arriverions
vers 10 heures.
Nous sommes sûrs qu’il a raison.
Il est probable qu’il fera beau
demain.
Le subjonctif sert à exprimer l’incertitude, le doute concernant la réalité du fait. Il s’agit d’une mise en perspective du fait, d’un fait virtuel.
Par conséquent, les verbes de déclaration (groupe 1) et d’opinion (groupe 2) à la forme négative ou interrogative avec inversion du sujet sont généralement suivis du subjonctif. (L’indicatif reste quand même possible dans la langue parlée quand on veut insister sur la réalité du fait.)
Je ne dis pas qu’il soit parti.
Penses-tu qu’il ait
voulu te tromper ?
Je n’aurais jamais cru qu’il soit si malin.
Par contre, avec est-ce que, on met le verbe à l’indicatif (langue parlée !) :
Est-ce que tu penses qu’il a voulu te tromper ?
Le choix entre indicatif et subjonctif peut dépendre aussi du sens de la phrase. C’est le cas des verbes du type dire qui peuvent introduire non seulement une affirmation mais aussi une injonction :
Dis à Bernard qu’il a obtenu la bourse en France et qu’il vienne chercher sa lettre de présentation. (affirmation + ordre)
Les verbes de doute sont toujours suivis du subjonctif et, ce qui peut sembler un peu étrange, même après la forme niée (puisque ne pas douter impliquerait la certitude).
Je doute qu’il y ait une table libre dans ce café.
Je ne doute pas que
vous sachiez la solution.
Il est possible qu’il fasse beau demain.
(Attention ! possible = incertitude, <---> probable = certitude)
Il dit / Il répond / Il est probable | qu’il a plu hier. antériorité |
qu’il pleut maintenant. simultanéité | |
qu’il pleuvra demain. postériorité |
Il a dit / disait / avait dit / Il était probable | qu’il avait plu la veille. antériorité |
qu’il pleuvait alors/ce jour-là. simultanéité | |
qu’il pleuvrait le lendemain. postériorité |
Je doute / Il est possible | qu’il ait plu hier. antériorité |
qu’il pleuve maintenant. / demain. simultanéité / postériorité | |
J’ai douté / Il était possible | qu’il ait plu la veille. (eût plu)* antériorité |
qu’il pleuve alors/ce jours-là / le lendemain.
(plût) * simultanéité / postériorité |
Comme on n’emploie dans la langue parlée et dans la langue écrite ordinaire que deux temps au subjonctif, les trois relations temporelles (antériorité, simultanéité, postériorité) se répartissent entre ces deux temps de la façon suivante :
Comme les deux tableaux le montrent, le choix du temps verbal ne dépend pas du fait qu’on a employé un verbe introducteur au présent ou au passé. Dans la langue de tous les jours, on utilise également le subjonctif passé et le subjonctif présent indifféremment après les verbes introducteurs au présent ou bien au passé.