Comme le précise la section
Lucie a mis une quantité excessive de sucre dans sa mousse au
chocolat. Par conséquent, la mousse est devenue immangeable.
(mise en évidence de la conséquence seulement)
Lucie a mis tellement de sucre dans sa mousse au chocolat
que la mousse est devenue immangeable. (mise en
évidence du rapport de la quantité avec la conséquence)
Il existe, en français, plus d’un nom désignant la conséquence sous ses différents aspects : conclusion, conséquence, contrecoup, corollaire, effet, fruit, réaction, rejaillissement, résultat, retentissement, ricochet, séquelle, suite. Ils font souvent partie de locutions et de collocations. Grâce à leurs traits sémantiques particuliers et compte tenu des critères contextuels de leur emploi, il est possible de faire référence à l’effet produit par telle ou telle cause d’une manière nuancée. Pour leur étude, consulter les dictionnaires.
Pour désigner le procès dans lequel telle ou telle cause produit un effet, le locuteur a un choix important de verbes français : agir, aller, amener, appeler, attirer, causer, créer, déchaîner, déclencher, découler, déterminer, engendrer, entraîner, éveiller, exciter, forcer, impliquer, inciter, induire, inférer, mener, occasionner, opérer, prêter à, procurer, produire, provoquer, résulter, s’accompagner, s’ensuivre, soulever, susciter, valoir (qqch à qqn). Le choix du verbe s’effectue en fonction des traits sémantiques particuliers, des traits combinatoires syntaxiques (nature du sujet et des compléments) et du contexte. Pour leur étude, consulter les dictionnaires.
marque de la relation | exemple | remarque |
---|---|---|
conjonctions de coordination (ou adverbes de relation logique) : | ||
donc
|
Il était déjà
tard et il fallait se rendre à l’autre
bout de la ville. On avait peur d’être
volés. Lucie avait mal aux pieds.
Donc, il a été décidé d’appeler un taxi.
Luc voulait surprendre sa femme. Il est donc rentré un jour plus tôt que prévu. |
|
aussi
|
Nous devons prendre notre décision assez rapidement ; aussi vous serions-nous reconnaissants de nous répondre dans les meilleurs délais. |
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ainsi | La victime était bien connu par la police criminelle, ainsi, ils pensaient d’abord à un règlement de comptes. |
|
alors | On pourrait refuser de payer la somme exigée ; alors, on devrait faire face à un procès. |
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dès lors | Il eut un grand succès qui l’encouragea. Dès lors, il se remit au travail avec une énergie redoublée. |
|
locutions conjonctives : | ||
c’est pourquoi | Elle n’a jamais protesté ; c’est pourquoi je pensais qu’elle était d’accord. |
|
en
conséquence
par conséquent |
Les négociations n’ont pas abouti, par conséquent, le contrat n’a pas été signé. |
|
ponctuation ou absence de marque formelle : | Il est
tard : tu dois te coucher.
Vous m’avez convaincu, je signe le contrat. |
|
proposition elliptique : | ||
de là | Bruno a été
ridiculisé, de là sa timidité.
La porte du bureau est fermée à clé, d’où l’impossibilité de sortir nos affaires. |
|
Ce sont les propositions appelées consécutives (ou les propositions entrant dans la composition de systèmes consécutifs). Soit que la conséquence soit effective, soit que l’on mette l’accent sur une cause présentée comme suffisamment puissante pour produire la conséquence, le verbe de ces propositions se met à l’indicatif.1
locutions conjonctives | exemple | remarque | ||
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si bien que
de sorte que |
Janine
parle trois langues si
bien qu’elle n’a pas
eu de problèmes à
trouver un emploi.
Max s’est équipé d’une perceuse électrique de sorte qu’il peut tout bricoler à la maison. |
|||
de telle sorte que
de (telle) manière/façon que |
Il a
réduit sa
consommation de café
de telle sorte qu’il n’a
plus de problèmes
d’insomnie.
Marie s’est fait couper les cheveux de façon que personne ne la reconnaît. |
référence à la manière de l’action qui amène la conséquence | ||
si
tellement |
+ adjectif/adverbe ou les noms besoin, envie, faim, horreur, mal, peur, soif, etc. | que | Fred
a hurlé si fort qu’il
s’est rendu aphone.
Les étudiantes portaient des vêtements tellement sexy que le professeur a fini par perdre le fil de son cours. Gisèle a tellement horreur des araignées qu’elle s’évanouit à la vue de la plus petite. |
référence à la quantité ou au degré d’intensité, ce dont résulte la conséquence |
verbe + | tant
tellement |
Jean fume tellement que sa moustache est toute jaune. | ||
tant/tellement
de
un(e) tel(le)/de tel(le)s |
+ nom | Il y
avait tant de
moustiques que nous
avons dû raccourcir
notre promenade.
Il avait fait preuve d’une telle arrogance que personne n’a voté pour lui. |
||
au point/à tel point que
tant et si bien que |
Il
s’est adonné aux jeux
d’ordinateur à tel
point qu’il a connu de
sérieux problèmes
psychosomatiques.
Le chevalier s’acharna à séduire la belle princesse tant et si bien que le roi l’exila. |
Il s’agit d’un type de proposition spécial, moins fréquent que celui qui a été présenté sous le 3.2.1. La relation de conséquence est marquée par une structure complexe dans laquelle on reconnaît la locution conjonctive pour que, connue de la proposition subordonnée finale, qui est suivi là aussi du subjonctif.
marque de la relation | exemple | remarque |
---|---|---|
assez/trop + adjectif/adverbe + pour que | L’air est
assez fraîche pour que nous servions
le dîner sur la terrasse. (on
servira le dîner sur la terrasse2)
L’air est trop fraîche pour que nous servions le dîner sur la terrasse. (on ne servira pas le dîner sur la terrasse) Il pleut assez souvent pour que la récolte soit bonne. (la récolte sera bonne) Il pleut trop souvent pour que la récolte soit bonne. (la récolte sera mauvaise) |
Expression marquant une intensité suffisante de la qualité désignée par l’adjectif/adverbe ou une quantité suffisante de la chose désignée par le nom pour amener la conséquence évoquée dans la proposition subordonnée, dans le cas de assez, ou pour amener la conséquence contraire, dans le cas de trop. |
assez/trop + de + nom + pour que | Il y a assez de
pluie pour que la récolte soit bonne.
Il y a trop de pluie pour que la récolte soit bonne. |
Il s’agit, d’une part, de la variante du type décrit sous le 3.2.2 présentant la coréférentialité des sujets de la principale et de la coordonnée (ou, dans certains cas, un sujet indéterminé correspondant à on). Pour que se réduit à pour suivi de l’infinitif. D’autre part, dans le même cas, la locution conjonctive au point que répertoriée sous le 3.2.1 peut être remplacé par au point de, suivi également de l’infinitif. Notons que dans le cas des locutions conjonctives de manière que et de façon que, les locutions prépositionnelles de manière à et de façon à suivis de l’infinitif expriment moins la conséquence que le but.
Il est assez gourmand pour goûter à ce plat. (il va y
goûter, même si le plat est insolite)
Il est trop gourmand pour goûter à ce plat. (il ne va pas y goûter parce
que le plat n’est pas assez raffiné)
Il a assez d’expérience pour diriger le magasin.
La salle est assez grande pour y organiser des concerts symphoniques.
Il est amoureux au point de faire des bêtises.
1 Toutefois, dans le langage soigné ou littéraire, c’est le subjonctif qui s’emploie après une proposition principale négative ou interrogative dans la proposition introduite par les locutions contenant tant, si, tel ou tellement. Exemple : Serait-il tellement orgueilleux qu’il rejette une offre si avantageuse ?
2 Sauf le cas où un locuteur émettrait cet énoncé non pas par un jour de canicule mais par un temps plutôt froid, dans le sens de trop. Assez a, en effet, à part sa valeur à orientation positive, un emploi « ironique » aussi. Hors contexte, les exemples avec assez sont ambigus.