Le français au bout des doigts * définitions, règles et explications

Les pronoms

  1. Les pronoms personnels
  2. Le caractère +/- animé signifie qu’il s’agit respectivement d’une personne ou d’une chose.

    1 TONIQUES ATONES
    moi, toi, lui, elle, nous, vous, eux, elles soi 2 sujet 3 COD (+/– animé) 4 COID
    je, tu, il, elle, nous vous, ils, elles 3.1 GN défini 3.2 GN indéfini 4.1 (+ animé) 4.2 (– animé)
    me, te le, la nous, vous les se . en / un, beaucoup, quelques-uns, dix, etc. 4.1.1 à 4.1.2 de, sur, en, contre, etc. 4.2.1 à, (en, sur) 4.2.2 de
    me, te, lui nous, vous leur se de moi, sur elle, etc. y en
     

    1. Pronoms personnels toniques :
      1. dans les réponses :
      2. Qui a mangé tout le gâteau ? – Lui.

      3. pour exprimer l’opposition :
      4. Moi, j’aime le chocolat, lui non.

      5. après toutes les prépositions quand (+animé) :
      6. Je compte sur toi.
        Il a confiance en moi.
        Il vient avec nous ?

      7. après la préposition à quand (+animé) dans le cas des verbes suivants :
      8. penser, rêver, tenir, croire, renoncer, songer, habituer, recourir, avoir affaire, en appeler, prendre garde

        Il rêve toujours à elle.

        ATTENTION ! Tous les autres verbes à la préposition à (parler à qqn, offrir à qqn, etc.) forment régulièrement leur pronom :

        Nous leur parlons en français.

        Pour les cas réguliers des verbes avec la préposition à, voir 4.1.1

      9. dans le cas de tous les verbes pronominaux quand (+animé) :

      Tu peux te fier à lui.

    2. Pronoms personnels atones – sujet
    3. Pronoms personnels atones – Complément d’Objet Direct (+/- animé)
      1. GN défini
      2. Il nous reçoit. (+a)
        Ma voiture, je veux la vendre. (–a)
        Ils se connaissent depuis leur enfance. (+a)

      3. GN indéfini

      J’aime beaucoup les fraises. J’en achète deux kilos. (–a)
      Des amis, j’en ai beaucoup. (+a)

    4. Pronoms personnels atones – Complément d’Objet InDirect
      1. (+ animé)
        1. préposition à
        2. Elles se téléphonent chaque soir.
          Il m’offre toujours des bonbons.
          Je lui ai acheté une belle cravate.

          ATTENTION !
          Exceptions : penser à, tenir à, rêver à, etc. + tous les verbes pronominaux !

          Il pense à elle. (Il lui pense.)

          VOIR 1.4

        3. prépositions de, sur, en, contre, etc.

        Ce sont les formes toniques qui s’emploient après ces prépositions.
        VOIR 1.3

      2. (– animé)
        1. à, (en, sur)
        2. Attention à ce meuble ancien ! N’y touchez pas ! (= Ne touchez pas à ce meuble !)
          Voici une lettre. Vous devez y répondre encore aujourd’hui. (= Vous devez répondre encore aujourd’hui à cette lettre.)
          Ta discrétion, j’y compte absolument!

        3. de

      Cette marque de voiture, il faut s’en méfier. (= il faut se méfier de cette marque de voiture)
      Mon nouveau lieu de travail, j’en suis très content. (= je suis très content de mon nouveau lieu de travail)

    5. L’ordre des pronoms à l’indicatif
    6. me, te
      se
      nous, vous
      se
      le, la
      les
      lui
      leur
      y en
       

      J’ai rencontré Pierre. Il était avec deux collègues que je ne connaissais pas. Il me les a présentés et on a pris un café ensemble.
      Vos enfants mangent-ils des fruits régulièrement ? – Oui, je leur en donne chaque jour.

    7. L’ordre des pronoms à l’impératif, à la forme affirmative
      le, la
    les
    moi, m’
    toi, t’
    nous,
    vous
    lui
    leur
    y en

    À la forme négative, l’ordre des pronoms est le même qu’à l’indicatif.

    Tu as apporté des photos sur ton petit ? Montre-les-moi.
    Je peux donner du lait au chat ? – Oui, donne-lui-en, mais pas beaucoup.

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  3. Les pronoms possessifs
  4. Ils peuvent remplir toutes les fonctions d’un groupe nominal. Ses formes varient selon la personne (1re, 2e, 3e) ; le genre (masculin, féminin) et le nombre (singulier ou pluriel).

      un seul possesseur plusieurs possesseurs
    je tu il, elle nous vous ils, elles
    un seul possédé masc. sing.
    fém. sing.
    le mien
    la mienne
    le tien
    la tienne
    le sien
    la sienne
    le nôtre
    la nôtre
    le vôtre
    la vôtre
    le leur
    la leur
    plusieurs possédés masc. plur.
    fém. plur.
    les miens
    les miennes
    les tiens
    les tiennes
    les siens
    les siennes
    les nôtres les vôtres les leurs

    Si le pronom possessif est précédé de la préposition de ou à, on aura des formes contractées : aux siennes, du nôtre, des miens, etc.

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  5. Les pronoms interrogatifs
  6. Les pronoms interrogatifs servent à demander l’information manquante à propos d’une personne ou d’une chose autour des notions : « qui ? », « quoi ? ». Ne pas les confondre avec les adverbes interrogatifs : quand, comment, pourquoi !

    Les pronoms interrogatifs sont classés selon

      référent animé référent non-animé
    sujet qui
    qui est-ce qui qu’est-ce qui
    complément d’objet direct qui (avec inversion du sujet) que (quoi)
    qui est-ce que qu’est-ce que
    attribut qui/que que
    qui est-ce que/qu’est-ce que qu’est-ce que
    complément prépositionnel prép. + qui prép. + quoi
    prép. + qui est-ce que prép. + quoi est-ce que

    1. sujet
    2. Comme le référent est inconnu, le verbe est toujours à la 3e personne du singulier, de même, les éléments nominaux du prédicat restent au masculin : Qui répondra ?, Qui est parti ?, Qui est content ?

      Pour les sujets non-animés, il n’existe pas de forme simple.

    3. complément d’objet direct
    4. Avec les formes simples, l’inversion du sujet pronominal est obligatoire : Qui as-tu invité pour la fête ? Que veux-tu faire demain ?

      Avec les formes renforcées, il n’y a pas d’inversion : Qui est-ce que tu as invité pour la fête ?, Qu’est-ce que tu veux faire demain ?

      Quoi en fonction d’objet direct ne s’emploie que dans la langue parlée : quoi se trouve dans ce cas à la fin de la phrase : Tu veux faire quoi ? Tu lui as répondu quoi ?

    5. attribut
    6. Pour les animés : Qui est cet enfant sur la photo ? Qui sont ces filles ? Qu’est-il devenu ? Qu’est-ce qu’il est devenu ?

      Pour les non-animés : Qu’est-ce ? Qu’est-ce que c’est ?

    7. complément prépositionnel

    Pour les animés : préposition + qui

    À qui veux-tu offrir ces fleurs ?
    De qui parlez-vous ?
    Avec qui sors-tu ?

    Pour les non-animés : préposition + quoi

    À quoi est-il habitué ?, De quoi êtes-vous fier ? En quoi est cette robe ?

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  7. Les pronoms indéfinis
  8. La catégorie des pronoms indéfinis est très hétérogène : on y trouve des éléments d’origine substantivale (personne) ou adverbiale (beaucoup), des éléments qui varient leur forme (aucun, -e) et qui n’ont qu’une seule forme (quelqu’un), des éléments qui ont leur équivalent de déterminant (la même histoire) et d’autres qui n’en ont pas (rien).

    1. Généralement, ils sont regroupés en deux grandes catégories suivant qu’ils expriment l’idée d’une quantité ou l’idée d’une identité. Voir le tableau :

    Pronoms indéfinis
    exprimant une quantité exprimant une identité
    quantité nulle ressemblance
    personne
    rien
    nul, nulle
    aucun, aucune
    pas un, pas une
    le même, la même, les mêmes
    la même chose
    tel, telle
    un tel, une telle
    pluralité différence
    plusieurs
    certains, certaines
    quelques-uns, quelques-unes
    d’aucuns
    plus d’un
    beaucoup
    peu
    bon nombre
    la plupart
    un/une autre, d’autres
    autre chose
    autrui
    totalité indétermination
    tout, tous, toutes
    chacun
    l’un .. l’autre, les uns .. les autres  
    quelqu’un
    quelque chose
    n’importe qui / quoi / lequel / laquelle / lesquels / lesquelles

    2. Quand ils renvoient à des choses ou personnes mentionnées dans le contexte, la plupart se construisent avec le pronom en :

    Des messages suspects, j’en reçois plusieurs/beaucoup/pas mal chaque jour.
    Des compositeurs français contemporains, il n’en connaît aucun/pas un (seul).

    3. Nul est caractéristique de la langue littéraire et juridique ; il est toujours au singulier et surtout au masculin avec la valeur neutre.

    4. Les pronoms certains, plusieurs, quelques-uns sont souvent considérés comme synonymes. Même s’il peut arriver que dans un contexte, ils semblent interchangeables sans problèmes, il existe des différences dans l’interprétation de leur sens. Bien qu’ils désignent tous les trois une quantité indéterminée qui constitue une partie d’un tout, ils la présentent différemment : l’accent est mis sur le changement de vue plus que sur le changement de la quantité exprimée. Plusieurs confère à la quantité désignée une valeur augmentative, quelques-uns, par contre, une valeur restrictive (souvent avec ne ..que), tandis que certains sert à exprimer la pluralité des identités particulières, sans augmentation, ni restriction.

    On parle entre amis du nombre des examens à passer encore. D’ailleurs, ils auront encore cinq examens :
    a) une voix pessimiste : Nous en avons encore plusieurs, il ne faut pas perdre de temps !
    b) une voix optimiste : Nous n’en avons que quelques-uns, ne nous affolons pas!

    Le pronom certains fonctionne souvent dans le texte comme organisateur textuelle ; en effet, il forme une grille prévisible avec le pronom d’autres.

    Tout le monde était ravi de l’idée du voyage. Seulement, certains voulaient voir Paris, d’autres Londres.

    5. Tout, tous, toutes et chacun expriment la totalité, mais tandis que les premiers marquent une totalité globalisante, chacun renvoie à la totalité selon le mode distributif.

    Il conduisit « ces messieurs » vers un autre champ, où quatorze moissonneurs, la poitrine nue et les jambes écartées, fauchaient des seigles. Les fers sifflaient dans la paille qui se versait à droite. Chacun décrivait devant soi un large demi-cercle, et tous sur la même ligne, ils avançaient en même temps. (Flaubert : Bouvard et Pécuchet)

    Tout, toujours au masculin singulier, est en réalité un pronom neutre. Il réfère à une totalité non animée :

    Tout va bien.
    Tout est en ordre.
    Ses clés, ses papiers d’identité, sa carte de crédit : il a tout perdu.

    Tous, toutes renvoient unanimement à des totalités animées ou non animées :

    Au printemps, j’ai planté des fleurs. Maintenant, toutes sont très belles.
    Elle a quatre fils, mais tous sont bien élevés.
    Elle a quatre fils, mais ils sont tous bien élevés. (une variante avec la répétition du sujet)

    6. Le pronom même est toujours précédé d’un article suivant le genre de son antécédent.

    Léa a pris la plus grande poupée. Ma fille veut la même.

    7. Le pronom autre peut être précédé non seulement de l’article défini, mais de l’article indéfini, des déterminants possessifs, démonstratifs et indéfinis aussi : une autre, cet autre, quelques autres, etc.

    ATTENTION ! Le paradigme de autre connaît une particularité : précédé de l’article indéfini au pluriel, le pronom prend la forme suivante : d’autres !

      singulier masculin singulier féminin pluriel (masc.+fém.)
    avec article défini l’autre l’autre les autres
    avec article indéfini un autre une autre d’autres

    La forme des autres existe aussi, mais elle est l’amalgame de la préposition de + les autres dans les constructions possessives ou bien après un verbe suivi obligatoirement de la préposition de.

    Le petit Nicolas veut toujours les jouets des autres. (les jouets de + les autres)
    Rémy est trop timide. Il se méfie des autres.

    8. Les pronoms quelqu’un, quelque chose, n’importe qui/quoi, de même que personne et rien admettent un adjectif épithète introduit par la préposition de :

    quelqu’un de compétent, quelque chose d’étrange, personne d’intéressant, rien de spécial, etc.

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  9. Les pronoms démonstratifs
  10. Les pronoms démonstratifs désignent, d’une part, des êtres ou des choses qui sont présents dans la situation de communication et, d’autre part, des termes qui les précèdent ou suivent dans le contexte.

    Dans un magasin, un vendeur à un client : - Je vous recommande plutôt celui-ci. C’est d’une meilleure qualité.

    Les pronoms démonstratifs varient en nombre et en genre selon le sexe de l’être désigné ou le genre du mot représenté. Il existe des formes simples et des formes composées.

    SINGULIER PLURIEL
    masculin
    animé/non-animé
    féminin
    animé/non-animé
    neutre
    non-animé
    masculin
    animé/non-animé
    féminin
    animé/non-animé
    formes simples celui celle ce ceux celles
    formes composées celui-ci
    celui-là
    celle-ci
    celle-là
    ceci
    cela
    ça
    (langue parlée)
    ceux-ci
    ceux-là
    celles-ci
    celles-là

    Les formes simples sont toujours suivies d’une subordonnée relative (Transmettez cela également à ceux qui sont absents) d’un complément prépositionnel (Ma voiture consomme moins que celle de mon père) ou d’un participe avec sa complémentation (Son meilleur livre est celui écrit après 1956).

    Les formes composées s’emploient d’une façon autonome. En emploi contrastif, les formes en -ci renvoient à ce qui est plus proche, les formes en -là renvoient à ce qui est plus éloigné.

    Celle-ci consomme moins, mais celle-là est plus belle.

    Les formes neutres désignent généralement des référents dépourvus de genre (propositions entières, suites de phrases), ou peuvent reprendre un antécédent en le neutralisant (Les vacances, les enfants n’attendent que ça).

    La forme neutre atone ce s’emploie surtout comme sujet du verbe être (C’est scandaleux.) ou comme l’antécédent neutre non-animé d’une relative (ce qui me manque, c’est le calme) ou d’une subordonnée interrogative (Il m’a demandé ce qui m’avait plu dans ce roman).

    Dans la langue familière, cela et ça peuvent désigner des personnes, mais il s’agit alors d’une nuance de mépris.

    Tu prends ça pour un médecin ?

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  11. Les pronoms relatifs
  12. Les pronoms relatifs relient toujours une proposition principale et une proposition subordonnée dite relative. En français, notre choix concernant les formes possibles est dirigée avant tout par la fonction que le pronom remplit dans la subordonnée : sujet, objet direct, etc.

    Dans la plupart des cas, les pronoms relatifs relient la proposition subordonnée à un élément nominal de la proposition principale que nous appelons antécédent. Le caractère +/- animé de l’antécédent signifie qu’il s’agit respectivement d’une personne ou d’une chose.

    Après un antécédent nominal, on emploie les formes suivantes :

    qui : sujet ; +/- animé

    une fille qui me plaît (+ animé)
    un film qui me plaît (- animé)

    que (qu’) : objet direct ; complément d’attribut ; +/- animé

    une amie qu’il m’a présentée
    une rue que je cherche
    Il n’est plus l’homme modeste qu’il était avant.

    dont : complément contenant la préposition DE ; +/- animé

    C’est une histoire dont la fin est triste. (la fin de l’histoire) la fin : SUJET !
    C’est une histoire dont je ne me rappelle plus la fin. (la fin de l’histoire) la fin : COD !
    C’est un événement dont on parle beaucoup en ce moment. (parler de qqch)
    C’est un résultat dont tu peux être bien content. (être content de qqch)

    lequel, laquelle, lesquels, lesquelles : complément prépositionnel avec d’autres prépositions simples que DE ; +/- animé. Cependant, en parlant de personnes, l’usage préfère qui, sauf après parmi et entre !

    la route par laquelle ils sont passés
    un jardin dans lequel il y a de belles fleurs
    les étudiants avec lesquels / avec qui il a fait ce voyage

    ATTENTION ! De nombreuses locutions prépositionnelles sont formées avec la préposition DE (autour de, en face de, à côté de, etc.), mais comme, dans ce cas, ce n’est pas une préposition autonome, on ne peut pas la pronominaliser à l’aide du pronom DONT ! On aura les formes suivantes :

    à côté de + lequel »=> à côté duquel
    en face de + laquelle »=> en face de laquelle
    Il a remercié ses amis grâce auxquels / à qui il avait trouvé un logement pas très cher.
    Le passager à côté duquel / de qui il était assis, ronflait pendant tout le trajet.

    où : complément adverbial de lieu et de temps, - animé

    le jour où son enfant est né
    Il ne se souvient pas du pays où il a vécu jusqu’à l’âge de deux ans.
    le village d’où il est venu

    Emploi sans antécédent direct

    Si la chose ou la personne à laquelle réfère le pronom se trouve dans le contexte plus large ou dans la situation de communication, c’est à dire qu’il/elle est identifiable, on doit faire précéder le pronom relatif d’un pronom démonstratif : celui qui, ceux que, celles dont, etc.

    De ces jupes, quelle est celle que tu préfères ?
    Ceux qui n’ont pas d’abonnement, doivent acheter un ticket.

    Quand le pronom relatif réfère à toute une proposition, ou bien à une chose sous-entendue mais non-exprimée explicitement, ou encore dans le cas où il a comme antécédent un pronom indéfini (rien, tout, etc.), il faut le faire précéder du pronom démonstratif neutre CE : ce qui, ce que, ce dont, ce à quoi.

    L’avare se refuse même ce dont il aurait besoin. (antécédent : ? /sous-entendu)
    Je ne sais pas ce à quoi tu penses. (antécédent : ? /sous-entendu)
    Je ne peux pas acheter tout ce qui me plaît. (antécédent : pronom indéfini tout)
    Il neige depuis trois jours, ce dont seulement les enfants se réjouissent. (antécédent : la proposition précédente)
    Il n’a pas réussi à son examen, ce qui m’étonne. (antécédent : la proposition précédente)

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